Les Entrepreneurs Français de l’Étranger : trop peu connus et pourtant si nombreux!

Les Entrepreneurs Français de l’Étranger contribuent au rayonnement et la promotion d’un savoir-faire français particulier. Tout comme pour les grandes et moyennes entreprises, leur travail contribue au développement du commerce extérieur de la France.

Bien au-delà, leur activité contribue à l’insertion et l’employabilité de nombreux ressortissants établis hors de France. Ces Entrepreneurs sont invités à participer à une enquête menée conjointement par CCI France International (CCI FI) et les Conseiller du Commerce Extérieur de la France (CCEF).

Sans lien capitalistique avec une entreprise de France

Par définition, les Entrepreneurs Français de l’Étranger, ont créé des entreprises de droit local, également appelées EFE, qui sont soumises aux règles et à la fiscalité du pays d’accueil.

Il serait faux de croire que les grandes entreprises constituent l’ossature majeure des EFE. Ce sont majoritairement des entrepreneurs individuels encore peu connectés au réseau des CCI ou CCEF qui à l’origine ont créé des micro-entreprises. De la crêperie établie dans une rue commerçante du centre ville, à un restaurant de quartier, ou encore un marchand bien connu sur les marchés, ce sont aussi des start-ups du numérique constituées en réseau qui alimentent les FrenchTech comme à Berlin.

Des entreprises qui vendent la marque France

82% des entrepreneurs sont nés en France. Surprenant alors d’apprendre que ces entrepreneurs résidaient déjà très largement dans leur pays d’accueil ou à l’étranger au moment de la création de leurs entreprises. Les entrepreneurs sont largement insérés dans les secteurs de l’économie dite moderne du tertiaire ou du quaternaire.

Ils sont 38 % à exercer des professions rendant des services aux entreprises. 31% des interrogés se déclarent être consultants. 11% sont constitués par les métiers du commerce de gros et de détail, import, export. Les métiers de l’hôtellerie, de la restauration et de l’alimentation constituent 8% dans cette représentativité. N’oublions pas aussi d’autres métiers comme les professions libérales, les métiers autour de la mercatique, la communication, la publicité pour environ 7%. Les industriels, eux, ne représentent que 5%.

Un juste retour : celui de la reconnaissance

Ces entrepreneurs ont un dénominateur commun, ils participent activement à l’insertion sociale et professionnelle de nombreux concitoyens. Ils participent au rayonnement de la France et 37% d’entre eux portent “la marque France”, c’est-à-dire qu’ils assurent la promotion d’un savoir-faire français particulier ou contribuent au développement du commerce extérieur de la France, en représentant et distribuant des produits ou services français.

Alors que la crise sanitaire fête déjà son premier anniversaire, les Entrepreneurs Français de l’Étranger sont mis à épreuve tout autant qu’en Métropole, si ce n’est pas plus. Les aides françaises ne sont pas applicables alors même que 69 % d’entre eux ont des partenaires ou des fournisseurs français. Un commerçant de Kiel, de Brême ou de Rostock dépend du droit allemand des entreprises. Le plan de soutien allemand aux entreprises, petites et grandes, est massif, sans aucun doute.

Une nouvelle mesure concrète et un soutien indirect

Le législateur prend conscience de la situation difficile au gré des aléas de la crise sanitaire que nous traversons. Des propositions concrètes certes ont été formulées dernièrement au Sénat. Une recommandation du président de l’Assemblée des Français de l’Étranger attire notre intérêt certain. Elle consisterait à constituer des comités nationaux d’instruction des demandes d’aide, regroupant CCI, les conseillers du commerce extérieur, Business France et élus représentant les Français de l’étranger. Ces experts permettraient d’identifier les EFE qui contribuent le plus au développement du commerce extérieur à partir de critères objectifs. Cette mesure renforce l’importance et le rôle de l’élu de proximité que le Conseiller des Français de l’Étranger est.

Dans l’immédiat, un montage juridique et une extension du dispositif STAFE retiennent notre attention.

Le montage consiste en la possibilité qu’est donnée depuis peu aux Entrepreneurs Français de l’Étranger de pouvoir accueillir des Volontaires Internationaux en Entreprises (V.I.E) au sein de leurs entreprises. Avec le lancement de la structure EFE International, un lien nouveau entre les EFE et la France est établi. Une initiative heureuse de CCI France International et des Conseillers du Commerce Extérieur de la France (CCEF).

Pour en bénéficier les entreprises devront dans un premier temps s’associer à EFE International qui agit comme véritable structure juridique. Porter la marque France est le critère qui permettra aux entrepreneurs d’être éligibles. En clair, pour cela, ces entreprises assurent la promotion d’un savoir-faire français particulier ou contribuent au développement du commerce extérieur de la France, en représentant et distribuant des produits ou services français, dans des proportions significatives. En contrepartie, EFE International assure le portage administratif de V.I.E. pour le compte d’Entrepreneurs Français de l’étranger. Le montage est astucieux, innovateur et prometteur.

La deuxième mesure a été récemment annoncée lors de la dernière session de l’A.F.E. par Laurence Haguenauer, Directrice de la DFAE. Les associations dont le projet est le soutien aux (auto-) entrepreneurs français à l’étranger sont désormais également éligibles au programme STAFE. Une grande avancée.

Accompagner ce travail et ces mesures

Alors que globalement il ressort une perception défavorable de l’environnement des affaires, il est indéniable de constater une prise de conscience du rôle des Entrepreneurs Français de l’Étranger, peu connu mais pourtant si important. Il reviendra à tous les acteurs locaux, associations et élus tous confondus, d’accompagner ce travail et ces mesures.

Une situation qui démontre de nouveau l’importance du rôle du Conseiller des Français de l’Étranger au sein du Conseil Consulaire.

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