Nous organisions un échange sur l’éducation en Allemagne du Nord. Occasion de revenir sur les grandes lignes.
Dans son mot d’introduction, Sylvie Fodor est tout d’abord revenue sur son vécu personnel de parent d’élèves et d’entrepreneuse. Elle décrit ses batailles pour trouver des structures à même de prendre en charge une éducation française ou franco-allemande lui permettant de travailler à plein temps. Elle a mis en avant la particularité des Europaschule de Berlin qui permettent une formation de qualité tout en étant ouverte sur le français et l’anglais.
Une attention particulière pour le marché éducatif à Berlin
Sylvie pointe un manque d’offres dans la section du primaire sur Berlin. Elle relève des listes d’attente comme par exemple à la Judith-Kerr Grundschule mais aussi à l’École Voltaire avec plus d’une centaine de familles françaises concernées. Enfin, le décrochage des familles du réseau des Ecole Publique Européenne, les fameuses SESB (Staatliche Europa Schule Berlin) en fin du primaire est tout aussi révélateur que problématique.
Il existe pourtant à Berlin des initiatives, telle celle, soutenue par 130 parents, de créer une filière franco-allemande dans un collège de Berlin-Mitte qui méritent d’être soutenues. Les conseillers des Français à l’étranger ont leur rôle à jouer en servant d’intermédiaire entre les citoyens engagés, l’administration française, allemande et le pouvoir politique. En matière éducative nous avons la chance de pouvoir compter sur l’engagement du député de la VIIème circonscription, Frédéric Petit.
Des engagements forts en Allemagne
Puis nos invités se sont exprimés sur les sujets qu’ils maîtrisent, fort de leur engagement terrain en Allemagne comme ailleurs.
Notre député Frédéric Petit, est revenu sur le travail de fond, défendant sa vision et les rapports de nos parlementaires sur le réseau de l‘Enseignement du Français à l’Etranger (EFE). Le budget, bien qu’en constante augmentation depuis 2017, n’a pas permis de répondre à toutes les demandes, notamment en période de crise sanitaire qui a touché bon nombre des 500 écoles du réseau AEFE de par le monde.
Toujours selon Frédéric Petit, le budget de plus de 3.300 m€ en 2020 (lorsque l’on y ajoute la participation des parents et les subventions des pays hôtes aux 408 m€ de l’Etat Français) paraît suffisant pour atteindre les objectifs de doublement du nombre de place à l’horizon 2030. Réalisable donc dès lors que l‘on accepte que plus de 85% des établissements du réseau AEFE soient de type conventionnés ou partenaires et opérant avec des ressources locales (subvention, financement, acteurs privés), de frais d’écolage maîtrisés tout en bénéficiant du savoir faire de la pédagogie Française.
Puis le sénateur des Français établis hors de France Olivier Cadic, co-créateur du Plan École au Royaume-Uni et ancien membre du conseil d’administration de l’AEFE, a salué la montée en puissance du réseau des écoles FLAM (français langue maternelle) pour permettre l’accessibilité à l’apprentissage du Français au 75% des familles n’ayant pas accès au réseau EFE.
Les FLAM bénéficient d’un dispositif d’appui financier annuel destiné aux associations proposant des activités linguistiques de Langue Française. Ce dispositif subissant lui aussi des pertes économiques en période de crise, l’initiative du chèque éducation FLAM est présentée comme une garantie de continuité et de sécurité. Olivier Cadic rappela que le dispositif “représentait moins de 500.000 € du budget de l’agence AEFE”: loin d’être satisfaisant pour faire grossir notre réseau EFE.
Parapluie, une association FLAM rôdée et made in England
Christian Ravel fondateur du “parapluie FLAM” au Royaume Uni nous présenta son retour terrain du dispositif FLAM avec l‘exemple du Royaume Uni et des 48 structures dispensant des cours à des milliers de Français en fin de journée ou le samedi pour un coût très raisonnable de 180€/trimestre.
Pour épauler les associations et parents souvent à l’œuvre dans les FLAMs, la force du “parapluie” qui mutualise les ressources, dispense des conseils, des outils pédagogiques et un support informatique fut l’objet de discussions. Un réel appel à nous unir en Allemagne pour pérenniser les structures existantes (à l’instar de l’école Domino de Berlin ou du projet éducatif le Petit Prince à Hambourg).
Deutsch-Französisches Gymnasium et Lycée Français de Hambourg
Véronique Hess, ancienne Vice-Présidente du comité de gestion du Lycée Français de Hambourg et actuelle membre du Elternart du nouveau LFA de Hambourg a retracé le parcours des Lycées Français hors de France pour saluer l‘arrivée d‘un établissement à Hambourg et Strasbourg après des décennies sans création !
Bien entendu, il reste beaucoup de travail pour la réussite du projet et la montée en puissance des nouvelles cohortes issues de l’EFH (école Française de Hambourg) et des Grundschule de Hambourg à commencer par un continuel travail d’explication aux familles sans oublier le volet interculturel qui reste la clef de la réussite ici á Hambourg.
Le débat qui suivit a permis de répondre à bon nombre de questions et d‘interrogations soit de parents en quête d‘information, soit de citoyens engagés en Allemagne du nord que ce soit à Berlin, Brême ou Hambourg.
Francis Cabaret conclut la table ronde en soulignant que l’actualité et les préoccupations des Français de toute la circonscription fixeront les priorités des membres d’Agir-ici pour la prochaine mandature 2021-2026.